Salma Sylla devient la première femme astrophysicienne du Sénégal
Grâce à la science et à l’astrophysique, la sénégalaise Salma Sylla vient d’entrer dans l’histoire scientifique de son pays, mais aussi d’Afrique, en devenant à 35 ans, la première femme astrophysicienne du Sénégal. Un succès retentissant pour cette femme qui se veut un exemple modèle pour les jeunes générations, surtout les filles qui rêvent grand et qui aimeraient comme elle, briser les stéréotypes en s’imposant dans un domaine où les femmes sont souvent très peu représentées.
L’histoire et le parcours de Salma Sylla, celle qui depuis sa toute petite enfance, entretient une histoire d’amour passionnante avec les mathématiques et les sciences en général, au point de devenir aujourd’hui une grande astrophysicienne, devrait en inspirer plus d’un.
L’accomplissement d’un travail de longue haleine…
L’astrophysique, cette science qui consiste à étudier le comportement des astres et de l’univers en général est un domaine pour lequel il faut donner le meilleur du meilleur de soi pour parvenir à se faire une place et à s’imposer.
Cela, Salma Sylla l’a bien réussi, et ses efforts lui ont valu d’être intégrée au groupe de scientifiques qui ont participé à la mission de la NASA lors de l’observation de l’occultation de l’objet de la ceinture de Kuiper 2014 MU69 au Sénégal le 3 août 2018.
En effet, les travaux de recherche de l’astrophysicienne Salma portent sur les phénomènes lumineux transitoires qui peuvent provenir de la collision entre une comète ou un astéroïde avec une planète.
C’est ainsi que la jeune Salma a spécifié ses travaux pour étudier ce phénomène entre la lune et Jupiter. L’intérêt de cette étude, c’est d’aller à la découverte, à la conquête de l’univers, et afin d’obtenir le plus d’informations possibles sur l’âge du système solaire.
Il est désormais prouvé à cet effet, la possibilité de déterminer l’âge d’une surface à travers les éléments caractériels qui la composent. Ceci signifie que plus les caractères sont importants, plus la surface étudiée est âgée, et vice versa.
Un travail qui prend du temps, qui demande de grandes compétences, mais aussi et surtout, une concentration minutieuse.
Toutes ces difficultés, Salma a dû les braver tout en faisant face à de nombreuses contraintes comme le fait qu’il faut systématiquement se rendre dans des observatoires européens pour mener ces études, sans oublier le fait de batailler tous les jours pour trouver le financement de ces recherches.
L’astrophysique, le fruit d’une passion dévorante pour les maths et les sciences physiques
Comme l’a dit quelqu’un, « si vous êtes passionnés par ce que vous faites, alors vous ne travaillerez jamais, mais vous prendrez du plaisir chaque jour qui passe ! »
Pour la jeune Salma Sylla, c’est sans aucun doute la même philosophie qui l’anime dans son travail.
En effet, comme elle le dit elle-même, c’est au collège qu’elle découvre les sciences spatiales, et est tout de suite impressionnée par ce qu’elle en découvre dans ses livres, à l’instar des phénomènes comme les mouvements de rotation dans le système solaire, ou encore la succession des saisons.
Salma Sylla prendra finalement la décision de se lancer dans l’astrophysique après sa rencontre avec l’astrophysicienne belge Katrien Kolenberg à une conférence internationale organisée à Dakar, ce qui va être une réelle source d’inspiration et de motivation pour la jeune sénégalaise.
C’est ainsi que Salma Sylla, la petite fille qui avait commencé ses études primaires dans une école de la région du Kaffrine où vivent ses grands-parents ;
Celle qui est ensuite allée dans la ville de Thiès rejoindre ses parents, et où elle a obtenu un baccalauréat scientifique série S2 au lycée Malick sy ;
Cette petite fille là est aujourd’hui une grande figure scientifique d’Afrique, en devenant la toute première femme astrophysicienne de son pays, après avoir soutenu une thèse de doctorat à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, où quelques années plus tôt, elle a décroché un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en physique Atomique et nucléaire.
Sans oublier que Salma a également suivi une formation en ingénierie technologue et en téléinformatique à l’École Multinationale des Télécommunications de Dakar.
De grandes perspectives pour le futur
Très fière de ce qu’elle est devenue et de ce qu’elle a réussi à accomplir dans le domaine des sciences, l’objectif pour Salma Sylla, c’est de sensibiliser les jeunes générations et de les sensibiliser suffisamment afin que ceux-ci développent beaucoup plus d’intérêts pour les domaines scientifiques, surtout les filles, souvent très peu représentées.
À cet effet, son ambition principale est d’arriver à démontrer qu’il est possible de développer la recherche et de faire émerger l’enseignement des sciences comme l’astrophysique dans les établissements scolaires et universitaires de son pays.
En attendant, Salma Sylla a pour projet de mettre en place un laboratoire d’astrophysique au Sénégal, mais aussi de mettre en place des ateliers de découverte des sciences spatiales par le biais d’ateliers inclusifs au sein des écoles du pays, afin de vulgariser l’astronomie et l’astrophysique auprès des jeunes apprenants, pour qu’ils voient ces domaines comme des options de carrière.