Contre le cancer du col de l’utérus, la Ghanéenne Mercy Asiedu, génie de l’imagerie médicale, invente un dispositif révolutionnaire

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Diagnostiquer le cancer du col de l'utérus grâce au Callascope du Dr Mercy Asiedu

Un outil révolutionnaire permettant de rapidement détecter un cancer du col de l’utérus, telle est l’invention de Mercy Nyamewaa Asiedu, une jeune scientifique d’origine Ghanéenne dont il faut retenir le nom !

En effet, cette passionnée de sciences et de technologies dédie depuis toujours sa carrière à faciliter l’accès aux   soins médicaux dans tous les pays du monde, et plus précisément dans les pays pauvres ou à faible revenus.

Pour atteindre ses objectifs, elle utilise la technologie, et c’est dans cette optique qu’elle a mis au point le Callascope, un appareil de diagnostic du cancer du col de l’utérus qui intègre un algorithme conçu pour smartphone afin d’analyser les images du col et de déterminer si un cancer est à craindre, ou encore même l’état d’avancement de la maladie.

Une invention pour sauver des vies dans les pays à faible revenu

Le cancer du col de l’utérus fait partie de ces maladies qu’il est possible de traiter et même d’éviter si elles sont rapidement diagnostiquées.

Cependant, dans les pays pauvres et à faible revenus comme beaucoup en Afrique, l’imagerie médicale coûte encore très cher, rendant donc de fait difficile l’accès à ce diagnostic pour les populations, sans compter que dans certains de ces pays, même les outils conventionnels de détection de ce cancer manquent encore à l’appel au sein des institutions médicales.

Tous ces problèmes font que dans ces zones médicalement mal desservies, les femmes meurent de plus en plus de cette maladie, et ce, faute de techniques de dépistage efficaces.

C’est pourquoi la jeune scientifique, du haut de son statut de Docteure en ingénierie biomédicale, a décidé de mettre au point un moyen de dépistage accessible et abordable à toutes les femmes, même celles se trouvant dans ces zones pauvres.

Ainsi, après avoir travaillé pendant quelque temps à la conception du Pocket Colposcope, un outil compact en forme de tampon et offrant les performances d’un colposcope haut de gamme et dont le premier prototype a vu le jour grâce à elle, Mercy s’est attelée à mettre au point le Callascope.

Le Callascope est une invention révolutionnaire pour la détection et le diagnostic du cancer utérin qui offre toutes les fonctionnalités d’un Colposcope (appareil utilisé pour détecter le cancer du col utérin), mais qui en termes de valeur ajoutée en est de loin supérieur.

Le Callascope contre le cancer, un appareil à forte valeur ajoutée

Améliorer le dépistage du cancer du col de l’utérus, accroître l’accessibilité au dépistage et à la détection précoce pour le traitement des pré-cancers du col de l’utérus, voilà les objectifs autour duquel Mercy Asiedu a conçu et mis au point son nouveau dispositif d’imagerie médicale, ce qui en a fait une invention à grande valeur ajoutée.

En effet, le Callascope est déjà plus petit que le Pocket Colposcope sur lequel Mercy a travaillé, ce qui permet une meilleure prise en main pour un travail plus efficace.

De plus, il ne comporte pas de spéculum, ce qui participe à éliminer l’inconfort et parfois les douleurs inhérentes à cet examen effectué avec un appareil classique.

D’un point de vue technologique, sa taille et sa prise en main facilitent l’auto-dépistage, c’est-à-dire que même des tiers qui ne sont pas des spécialistes de l’imagerie médicale peuvent s’en servir pour procéder régulièrement à se faire dépister eux-mêmes.

Ce qui rend cet auto-dépistage aussi facile, c’est le fait que le Callascope puisse être connecté à un téléphone mobile, à une tablette ou à un ordinateur, afin que les images filmées par la caméra intégrée soient visibles, tandis que des algorithmes conçus et intégrés à cette invention se chargent d’analyser et d’interpréter les photos obtenues pour un diagnostic rapide.

À l’heure actuelle, l’appareil a déjà été testé au centre médical de Duke (Duke Medical Center) situé aux Etats-Unis, dans l’Etat de Caroline du Nord, mais aussi dans plusieurs hôpitaux au Ghana, et les résultats ont été plus que positifs pour bon nombre de femmes qui en ont fait usage.

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Parcours exemplaire

Née au Ghana, depuis toute petite, Mercy Asiedu est animée par un profond désir de mettre fin à toutes les inégalités et disparités qu’elle observe autour d’elle.

À cet effet, quoi de généreux que d’orienter ses études scolaires pour faire carrière dans la médecine afin de venir en aide aux gens de toute sorte ?

C’est alors qu’elle caresse jalousement le rêve de devenir médecin gynécologue-obstétrique, et pour ce faire, fréquentera l’école de Holy Child Senior High School au Ghana pour ses études secondaires.

Son excellent travail scolaire lui permet de décrocher la bourse du Zawadi Africa Education Fund, une bourse d’études destinée à des femmes africaines.

Elle ira alors continuer ses études en Amérique, où elle découvrira l’ingénierie biomédicale et sera tout de suite sous le charme de ce domaine scientifique dans lequel elle va désormais décider de s’orienter.

Inscrite à l’université de Rochester à New-York, Mercy va y décrocher  un Bachelor en génie biomédical, puis en septembre 2019, elle parviendra à décrocher son doctorat en ingénierie biomédicale ainsi qu’un certificat en santé mondiale à l’université Duke (USA).

En parallèle à ses études, la jeune femme Asiedu a siégé au conseil d’administration de la National Society of Black Engineers, où elle a participé à organiser des réunions et des conférences scientifiques.

Femme scientifique, femme d’action

Pour ses travaux et ses inventions, notamment le Callascope qui a révolutionné l’imagerie médicale et la lutte contre le cancer utérin, Mercy Asiedu a reçu de nombreuses distinctions et reconnaissances, dont celui du Lemelson-MIT Graduate Student Prize 2019, une dotation de 15 000 USD destiné aux jeunes inventeurs qui s’illustrent dans la résolution de problèmes mondiaux, que Mercy a remporté contre près de 120 candidats sélectionnés.

Une autre distinction phare à son actif, c’est celui du « Cure It ! », le prix qui récompense les étudiants ayant produit des innovations sur des inventions de soins de santé technologiques.

Actuellement, en plus de travailler à améliorer son invention, elle bénéficie de la bourse postdoctorale du Schmidt Science au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ce qui lui permet de travailler au laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle (CSAIL) avec le Dr Regina Barzilay à l’utilisation de réseaux de neurones convolutifs profonds pour améliorer l’évaluation des risques médicaux pour le cancer du sein à l’aide de mammographies.

Consciente de ses origines africaines et des difficultés que rencontrent les jeunes du continent qui souhaitent suivre son exemple, elle a mis sur pied la Duke African Graduate and Professional Students Association, pour la sensibilisation culturelle et sociale, la planification des événements de mentorat pour les étudiants de premier cycle et le pilotage d’une conférence pour mettre en évidence les projets des étudiants en Afrique.

Dans la même catégorie : VOICI L’HISTOIRE ET LES TRAVAUX DE LA FEMME NOIRE QUI EST DEVENUE LA PREMIÈRE CHERCHEUSE À PROPOSER LES NANOPARTICULES POUR SOIGNER LE CANCER

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