Engelbert Mveng est un auteur camerounais de plusieurs titres à succès tels que Si quelqu’un…Chemin de croix, L’art et l’artisanat africains, Les sources grecques de l’histoire négro-africaine depuis Homère jusqu’à Strabon, Balafon et autres. A travers les sciences humaines, il a su relier la réflexion théologique, les principes de la révélation et la foi et le contexte africain. Il est le premier prêtre jésuite camerounais. Cet homme d’Eglise catholique a été le co-fondateur de l’Association Œcuménique des Théologiens Africains (AOTA) et des Béatitudes, congrégation du Centre Africain de Recherches sur l’Inculturation en abrégé CARI. Il est également membre de nombreuses associations intellectuelles. Grâce à ses multiples casquettes (écrivain, homme d’Eglise catholique, historien, peintre, poète, anthropologue) Engelbert Mveng a laissé des marques indélébiles dans le monde.

I- BIOGRAPHIE
Le 9 mai 1930, Engelbert Mveng voit le jour dans le village Enam-Ngal situé dans la commune de Zoétélé dans la région du Sud. Fils de Jean Amougou et de Barbe Ntolo. Ses parents lui ont inculqué une éducation chrétienne, fils d’une famille presbytérienne, cependant il est baptisé dans l’église catholique. Pris sous l’aile de père Herbard, Engelbert fait ses études primaire et secondaire dans les séminaires (petit et grand). Il désirait être un moine c’est-à-dire un religieux qui observe la règle reformée de la trappe. Nonobstant Monseigneur Graffin lui fait changer d’avis et lui parle de l’existence des Jésuites au Congo Belge. En 1951, Engelbert Mveng va au noviciat Jésuite de Djuma. Après entre 1954 et 1958, il se rend à Wépion en Belgique. Puis il devient le premier Jésuite camerounais. Engelbert Mveng n’a pas de vie amoureuse car il a consacré toute sa vie à Dieu et à l’église catholique puisqu’il était prêtre depuis le 7 septembre 1963. Le 22 avril 1995, le corps sans vie du prêtre jésuite est retrouvé étranglé, inerte dans son lit meurt dans son lit où il habitait à Nkolfané dans la capitale Yaoundé.
II- PARCOURS ACADÉMIQUE
En 1944, Engelbert Mveng fait ses premiers pas au petit séminaire d’Efok.
Il est envoyé par le père Herbard au petit séminaire d’Akono pour 5 ans (de 1945 à 1950). Ensuite, il fait une année d’études au grand séminaire d’Otélé. En 1951, pour poursuivre ses études en philosophie, il va au noviciat Jésuite de Djuma. De 1954 à 1955, il étudie les lettres à Namur en Belgique.
En 1956, il fait les études de philosophie à Eigenhoven en Belgique.
De 1957 à 1958, Engelbert étudie la philosophie à Vals en France. Après son stage au Cameroun, il repart en France pour ses études de théologie au Philosophat de Chantilly et au théologat de Fourvière à Lyon.
En 1964, Engelbert soutient une thèse de troisième cycle en théologien sous le thème Paganisme et christianisme : christianisation de la civilisation païenne de l’Afrique romaine d’après la correspondance de saint Augustin. Quelques années après, il soutient une thèse d’état en histoire intitulée Les sources grecques de l’histoire négro-africaine depuis Homère jusqu’à Strabon. Ensuite, il dispense les cours d’histoire à l’Université de Yaoundé.

III- PARCOURS PROFESSIONNEL
Entre 1958 et 1960, il retourne au bercail et devient stagiaire au collège Libermann de Douala au Cameroun.
En 1962, durant cette même année, Engelbert a écrit Si quelqu’un…Chemin de croix.
Encré dans la culture au service de l’Eglise catholique, il publie un chemin de croix. Au terme de ses années d’études en théologie, le 7 septembre 1963, Engelbert Mveng reçoit son ordination sacerdotale à Lyon et devient le premier prêtre jésuite camerounais.
En 1966, il prend part au festival des arts à Dakar.
Le 3 février 1970, il marque son rattachement définitif à Dieu par la présentation de ses derniers vœux.
Il publie deux autres chefs-d’œuvre intitulés Les sources grecques de l’histoire négro-africaine depuis Homère jusqu’à Strabon et Balafon : Poèmes en 1972.
De 1974 à 1975, il cofonde l’AOTA (Association œcuménique des Théologiens Africains).
Engelbert Mveng écrit L’art et l’artisanat africains en 1980.
De 1980 à 1992, le père Engelbert est également cofondateur d’une congrégation religieuse d’inspiration africaine : Les Béatitudes (CARI).
En 1995 peu de temps avec son assassinat, il organise le colloque « Moïse l’Africain » à Yaoundé.
Mveng a participé au déroulement de nombreuses associations intellectuelles. Il a été le vice-président de l’Union des Écrivains du Monde Noir. Il gérait le poste de secrétaire général du mouvement des Intellectuels Chrétiens Africains (MICA).
Le père jésuite a aussi œuvré pour le regroupement des théologiens africains au sein de l’Association Œcuménique des Théologiens Africains (AOTA) dont il a été le secrétaire général.
Engelbert Mveng a aussi plusieurs ouvrages théologiques et articles à son actif.

IV- PERSPECTIVES POUR L’AFRIQUE
Le père Engelbert Mveng était engagé dans le mouvement culturel de la Négritude, il promouvait la nécessité et la possibilité d’un christianisme inculturé. Dans ses différentes œuvres, il mettait en avant l’inculturation. L’inculturation est un terme chrétien utilisé en missiologie pour désigner la manière d’adapter l’annonce de l’Evangile dans une culture donnée. Dit autrement, c’est un concept théologique qui concerne la rencontre de l’Evangile avec les autres religions. L’inculturation est l’incarnation, l’adaptation du message chrétien dans l’africanité. Pour l’écrivain Engelbert Mveng, le patrimoine culturel africain est « une ouverture et une présence effective vers la rencontre de possibilités d’accueil de l’Evangile ». Pour sa part, « évangéliser notre culture, c’est permettre à Dieu de nous parler dans notre langue, c’est nous permettre aussi de lui répondre ». La Bible est l’une des plus grandes sources qui admet un dialogue entre l’homme africain et Dieu qui le retrouve dans sa culture et sa langue. La Bible est « la parole de Dieu qui s’adresse aux Africains dans leur situation concrète comme ce fut naguère le cas pour les Romains, les Grecs, les peuples du Moyen-Âge et ceux des temps modernes ». Car selon lui, «l’inculturation est probablement le problème-clé ainsi que le plus grand défi de la théologie africaine … ».
Pour le premier jésuite camerounais, la théologie devrait coopérer avec les sciences humaines afin de rejoindre l’africain dans son contexte et sa culture. Engelbert Mveng était un interdisciplinaire (prêtre, historien, poète, écrivain, peintre, anthropologue). Cette interdisciplinarité lui a permis de créer des liens entre la réflexion théologique, les principes de la révélation et de la foi et le contexte africain à travers les sciences humaines. Il met en exergue une lecture africaine de la Bible qui tend à libérer l’homme africain.
Il a conçu un atelier d’art religieux nègre à Yaoundé où créé des modèles d’ornements liturgiques tirant leur inspiration dans l’art africain. Sous sa casquette de peintre, il a réalisé plusieurs œuvres artistiques telles que : les mosaïques de Notre Dame d’Afrique qui se trouve au basilique de Nazareth en Israël, de Notre Dame des Victoires de la cathédrale de Yaoundé et des tableaux de la chapelle du Collège Hekima à Nairobi.
3 réponses
Bravo ma puce
Bon article
Joli article princesse. Plutôt très riche. J’apprends beaucoup de toi. Puisses Dieu bénit abondamment tes efforts
Très intéressant cet article. Svp j’aimerai aussi savoir le point de vue de Engelbert Mveng sur l’art plus précisément dans le contexte africain.