Un bon nombre de leaders africains ont compris que la construction de l’Afrique de demain, à savoir une Afrique forte et innovante, passera d’abord par l’éducation de la jeunesse africaine. Parmi ces génies qui sont passés maîtres dans l’art de transmettre leur savoir aux futures générations, un grand nom est à retenir : il s’agit de Bih Janet Shufor Fofang. Cette femme, cette mère, ce génie africain peut être aujourd’hui considérée à juste titre comme un véritable guide et une inspiration pour les générations futures qui voudront contribuer au développement scientifique et technologique du continent. En effet, tel est son combat, elle qui est reconnue comme une pionnière du développement des programmes d’enseignement en génie technologique, scientifique, électronique, robotique, mathématique, et même en programmation.
Partie de loin
Bih Janet Shufor Fofang voit le jour le 27 décembre 1975 à Mankon, un petit coin de la ville de Bamenda, située dans la région camerounaise du Nord-Ouest.
Issue d’une famille modeste composée de huit enfants, et dont le père est policier et la mère femme d’affaire, Janet Fofang passera pratiquement toute sa jeune enfance à Bamenda, aux côtés de ses six frères et de sa demi-sœur.
En 1993, Janet obtient son certificat général d’éducation de niveau ordinaire au collège Notre Dame Des Lourdes où elle est scolarisée.
Après cette réussite scolaire, Janet développe un très grand intérêt pour les sciences et la technologie. Elle s’oriente donc dans ce domaine et obtient en 1995 son GCE Advance Level (certificat d’éducation de niveau avancé) au Collège ses Arts, des Sciences et de la Technologie de Bambili au Cameroun.
Forte de ses différentes réussites scolaires, Janet Fofang va comprendre l’importance et la place qu’il est nécessaire d’accorder à l’éducation si l’on veut construire une Afrique plus forte et plus innovante.
Janet prend ainsi la décision d’orienter sa carrière dans l’enseignement et commence son combat pour amener la jeunesse à s’intéresser aux sciences et à la technologie.
Pour une Afrique plus innovante et plus forte
‘’L’éducation est le logiciel de l’ordinateur central qui programme l’avenir des sociétés’’. Joseph Ki-Zerbo, en écrivant ces mots dans son livre L’Éducation En Afrique ne croyait pas si bien dire, puisque c’est exactement dans cette même logique que s’est inscrite Janet Fofang tout au long de sa carrière.
En effet, Janet est aujourd’hui l’une des femmes sinon la femme qui a le plus contribué au développement des compétences technologiques et scientifiques des jeunes, et notamment des femmes à travers l’Afrique Sub-saharienne, comme le témoignent les initiatives qu’elle a menées tout au long de sa carrière au Cameroun, en Afrique, mais aussi aux États Unis et en Europe.
Janet Fofang a par exemple été désignée comme consultante de l’Institut Africain des Sciences Mathématiques de 2016 à 2017. Au sein de cet institution, Janet prend beaucoup d’initiatives qui vont dans le sens de son combat.
Elle commence par concevoir et suggérer plusieurs programmes de formations numériques de pointe pour le développement d’un point de vue professionnel des professeurs de mathématiques en service.
Par la suite elle prendra de nombreuses autres initiatives, notamment le fait qu’elle a développé des programmes d’enseignement dans le but d’améliorer les méthodes d’enseignement et d’apprentissage au Cameroun.
Après son aventure à l’institut africain des sciences, elle se penche sur la question de l’éducation au Cameroun en occupant le poste de Responsable du centre de ressources pour les enseignants au sein du ministère de l’Enseignement supérieur camerounais.
Elle y coordonne notamment les équipes chargées de développer des programmes d’apprentissage axés sur les Sciences, les Technologies, L’Ingénierie et les Mathématiques (STEM).
De plus, elle va non seulement jeter les fondations qui permettront au gouvernement de construire un paysage et une alphabétisation STEM, mais elle va également travailler à créer des partenariats public-privé entre l’État camerounais et les ONG qui soutiennent le développement des compétences technologiques et numériques au Cameroun.
Au-delà de l’éducation, l’autre combat de Bih Janet est aussi d’impliquer davantage les femmes dans les domaines technologiques et scientifiques en Afrique.
Pour ce faire, plusieurs initiatives sont à mettre à son actif. La première c’est l’ONG qu’elle crée et dirige, Girls In Tech Cameroon.
Cette organisation se donne pour but de soutenir l’entrepreneuriat et l’autonomisation économique des femmes, ceci par des formations numériques. D’autres initiatives dans ce sens sont également à mettre à l’actif de Janet.
On a par exemple la K-12 Tassah Academy, une école que Janet fonde pour pérenniser sa vision, celle de former les jeunes et d’impliquer les femmes dans les domaines technologiques, puisqu’elle y enseigne l’énergie solaire photovoltaïque et les technologies afférentes.
Sur la bonne voie
Le travail acharné de Bih Janet Fofang lui a valu de recevoir de nombreux prix, récompenses et reconnaissances.
Ainsi en 2015, elle fera partie du classement IT News Africa des principales femmes africaines dans la technologie.
En 2016, elle fait également partie des 100 femmes leaders visionnaires d’Innov8tiv à surveiller. Par la suite, elle remportera le prestigieux prix Éducateur ABIE institué par Richard Newton.
Tout récemment encore en 2019, Bih Janet Fofang s’est vue décerner le prix de la Scientifique de l’Afrique subsaharienne par les Bridge International Académies.
En dernier ressort, chaque africain devrait apporter sa contribution pour la construction d’une Afrique forte et innovante.
Pour ce faire, cette problématique que soulève Janet Fofang est à considérer : « Et si nous arrêtions d’attendre que quelqu’un apporte des solutions et que nous nous concentrions plutôt sur la réalisation de changements dans nos communautés en résolvant les problèmes quotidiens grâce à nos propres inventions ? »