En effet, la jeune femme originaire du Burkina Faso a récemment mené des travaux de recherches qui lui ont permis de soutenir avec succès une thèse de doctorat portant sur la distribution de la matière noire et de la matière lumineuse dans les galaxies spirales et irrégulières à l’Université de Cape Town en Afrique du Sud.
Grâce à ces travaux et à son travail acharné, Marie Korsaga est aujourd’hui devenue la première femme originaire de l’Afrique de l’ouest à décrocher le titre de Docteur en Astrophysique, et elle compte bien se servir de ce nouveau statut pour œuvrer à ouvrir la voie à d’autres africaines qui seraient prêtes à suivre son exemple, et même, par un certain nombre d’actions, à susciter cet intérêt autant que possible chez les jeunes.
Astrophysicienne, Une réussite historique !
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’illustrer dans différents domaines scientifiques à travers le monde et les scientifiques africaines ne sont pas en reste.
C’est le cas de Marie Korsaga, une jeune scientifique africaine originaire du Burkina Faso qui a réussi à décrocher son doctorat dans un domaine encore très peu développé en Afrique : l’Astronomie.
Une réussite historique, puisqu’en décrochant ce diplôme, Marie devient la première femme Docteur en Astrophysique d’Afrique de l’Ouest, rien que ça !
En effet, les recherches que la jeune scientifique a menées lui ont permis de découvrir qu’il n’existe pas de paramètres standards entre la matière noire et la matière lumineuse des galaxies, comme le pensaient les scientifiques jusqu’ici.
En menant ses recherches, Marie a découvert que ces paramètres sont fonction de la structure de la galaxie, et c’est en observant que certains résultats de ses recherches ne concordaient pas avec de précédentes études menées sur la question par d’autres scientifiques que Marie en est arrivée à cette conclusion !
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Née pour ‘’briller’’
L’histoire d’amour entre l’espace et celle qui est désormais la première femme astrophysicienne d’Afrique de l’ouest date de son enfance, lorsque Marie Korsaga s’émerveillait devant des phénomènes de l’univers ou encore les documentaires scientifiques sur les missions spatiales comme Apollo.
C’est ainsi que la curiosité de la jeune fille va la pousser à vouloir en apprendre davantage sur des phénomènes comme les étoiles filantes, mais aussi l’apparition de la vie sur terre.
Bien que le domaine de l’astrophysique ne soit pas encore développé dans son pays le Burkina Faso, la jeune femme sera encouragée par ses parents et orientera ses études vers les sciences, plus précisément vers le génie civil, en s’inscrivant à l’Unité de formation et de recherches en Sciences exactes et appliquées (UFR/SEA), de l’Université Joseph Ki-Zerbo, après un baccalauréat C décroché en 2006.
Les deux premières années de son cursus académique, la jeune femme accroît ses connaissances en mathématiques et en physiques, avant de décrocher par la suite une licence en physique pure.
C’est en année de Maîtrise en 2010 que le destin de la jeune femme va basculer, lorsque l’astronomie est intégrée à l’université comme matière optionnelle en Physique. Il s’agit encore d’un domaine inconnu dans son pays, mais la jeune femme est trop fascinée par ces sciences de l’espace pour laisser passer l’opportunité de suivre ce cours.
C’est alors que la jeune femme s’engage dans ce domaine et commence par obtenir un Diplôme d’études approfondi (DEA) en physique appliquée à l’Université Joseph ki-Zerbo, ce qui lui permet d’intégrer par la suite le programme « Physique des galaxies (PDG) » du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) en France, où elle est accompagnée par d’éminents professeurs, comme l’astrophysicien Claude Carignan.
Aujourd’hui, le Docteur Marie Korsaga est une astrophysicienne reconnue et appréciée, car comme elle le dit elle-même, « Les maths et la physique sont difficiles certes, mais si les hommes peuvent y faire carrière, pourquoi pas les femmes ? »
Un nouveau statut à assumer
« J’envisage de mener des actions en vue de vulgariser l’éducation sur la science en général, et sur l’astrophysique en particulier dans les pays où l’accès à la science est limité. Cela servira à motiver les jeunes à embrasser les filières scientifiques, et surtout les jeunes filles ».
Par ces propos, le Docteur Marie Korsaga montre qu’elle est bien consciente de l’impact et de la responsabilité qu’impliquent le fait de devenir la première astrophysicienne de son pays, le Burkina Faso, et ce, surtout auprès de la jeunesse.
Pour ce faire, Marie Korsaga envisage par exemple de construire des planétariums ouverts au grand public dans son pays, et y installer un télescope qui pourrait contribuer à faciliter, mais aussi à développer les recherches en astrophysique dans son pays.
De plus, afin de vulgariser cette discipline et d’en susciter l’intérêt auprès des jeunes, la jeune femme de 35 ans œuvre à la mise en place d’écoles scientifiques en Afrique, mais aussi des écoles qui seraient particulièrement dédiées aux femmes.
Pour y arriver, elle envisage de commencer par les écoles secondaires, notamment en plaidant pour l’instauration de l’astronomie au sein de l’enseignement secondaire et pour la création de clubs d’astronomie pour les enfants.
Ainsi, ces enfants pourront satisfaire leur curiosité sur les phénomènes de l’univers, ce qui les poussera à s’intéresser aux phénomènes scientifiques, et donc à la science et la technologie.
Il faudra ensuite que l’astronomie soit enseignée dans les universités, et pour cela, le Docteur Marie Korsaga se dit prête à encadrer les étudiants de master et de doctorat, afin de les inspirer et de les encourager autant que possible dans leurs choix de carrière.
À cet effet, Marie Korsaga affirme : « J’ai rencontré des obstacles durant mes études, mais à aucun moment, je n’ai pris en compte mon statut de femme comme prétexte pour abandonner ».
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