RDC : un chercheur menacé de mort par une firme pharmaceutique pour avoir découvert un traitement alternatif à base de plantes contre le paludisme
Selon des chercheurs, environ 500 000 personnes sont mortes de paludisme ces dernières années dans le monde, et plus de 94 % de ces décès ont été enregistrées en Afrique.
Ces chiffres font peur, et il est urgent de trouver des solutions, pourtant, Jérôme Munyangi, un médecin-chercheur congolais d’une trentaine d’années a fait l’objet de menaces de mort, de détention arbitraire même de tortures pour avoir découvert et rendu public les résultats de ses recherches sur une plante naturelle comme traitement alternatif contre le Paludisme.
Réfugié en France, il s’est vu accordé un passeport pour la Centrafrique en attendant le résultat des missions d’enquêtes en cours…
L’origine des faits
Le Dr Jérôme Munyangi craint pour sa vie depuis son passage sur le plateau télé de la chaîne France 24 où débattant autour du thème « Malaria business : les laboratoires contre la médecine naturelle ? », il a publiquement annoncé avoir mené une étude sur un échantillon de 1000 patients atteints de paludisme, et selon les résultats de ses recherches, il apparaît que tisanes d’Artemisia sont plus efficaces que les médicaments conventionnels contre le paludisme.
Il faut noter que ces ACT (acronyme anglais : combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine), sont les traitements conventionnels recommandés par l’OMS contre le paludisme.
Depuis ces révélations, M. Munyangi ne trouve plus le sommeil, car les menaces de mort s’enchaînent, et il dit même avoir fait l’objet d’une détention arbitraire dans son pays, détention durant laquelle selon ses dires, il était torturé et n’avait pas le droit de voir ses avocats qui étaient chassés de force chaque fois qu’ils se présentaient.
« J’ai été fouetté, frappé avec des crosses de fusils par mes gardiens et mes avocats ont été chassés par la force », raconte-t-il à l’AFP au sujet de sa première détention.
A l’origine de ces arrestations, l’avocat de Jérôme Munyangi, Mr Patrick Kitembo dit avoir reçu une explication comme quoi Mr Munyangi n’aurait pas respecté les termes d’un contrat signé avec le dépôt d’une entreprise pharmaceutique. Seul problème selon M. Kitembo, ce contrat n’existe nulle part, et personne ne l’a jamais vu !
En réalité, M. Jérôme serait devenu gênant pour avoir conseillé aux gens de ne plus acheter les fameuses ACT, du fait qu’ils ne sont pas très efficaces
La fuite comme seule solution pour ce chercheur
Impuissant devant une telle situation, Jérôme a choisi de fuir de se réfugier en France pour sauver sa vie.
Avec l’aide et l’appui de Stéphane Demilly un député français, la situation du congolais a fait l’objet d’un examen attentif par le ministère de l’intérieur et celui des affaires étrangères.
C’est à la suite de cet examen qu’il s’est vu accordé un visa long séjour à titre d’asile. Il vit actuellement en région parisienne en attendant de faire la lumière sur sa situation dans son pays d’origine.
Crédit : VOA Afrique